Au cœur de la Suède, sur le site archéologique de Huseby Klev, des gommes à mâcher préhistoriques ont récemment dévoilé leurs mystères. Ces artefacts, mastiqués il y a environ 9700 ans par des adolescents de l’âge de pierre, ont ouvert une fenêtre fascinante sur la vie quotidienne de ces populations préhistoriques. Une étude menée par une équipe de paléontologues de l’université de Stockholm a analysé l’ADN présent sur ces gommes, offrant des insights sur la santé buccale et le régime alimentaire de ces chasseurs-cueilleurs du passé.
I. Un instantané précieux de la vie quotidienne préhistorique :
Les morceaux d’écorces de bouleau imprégnés de salive découverts à Huseby Klev représentent une capsule temporelle rare. Ils ont été utilisés comme de la colle, pour assembler des éléments, ou peut-être mâchés par plaisir ou à des fins médicinales. Ces gommes, témoins d’une époque lointaine, ont été préservées grâce à l’action du temps et fournissent des informations inestimables sur la jeunesse de ces adolescents préhistoriques.
II. Les traces d’ADN et les révélations sur la santé buccale :
Les prélèvements effectués sur les gommes à mâcher ont permis d’extraire des traces d’ADN non humain, mettant en lumière une réalité troublante. Les chercheurs ont identifié un grand nombre de bactéries indiquant des cas sévères de parodontite, une infection grave des gencives. Ces découvertes offrent un aperçu des conditions dentaires difficiles auxquelles ces adolescents ont dû faire face, soulignant notamment le cas d’une jeune femme qui aurait souffert de la perte prématurée de ses dents.
III. Les clés du régime alimentaire préhistorique :
Les résultats de l’étude ne se limitent pas à la santé buccale. Les analyses d’ADN ont également révélé des détails fascinants sur le régime alimentaire de cette communauté préhistorique. Les traces d’ADN de noisettes, de cerfs, de truites, de pommes, de canards et même de renards ont été détectées. Ces informations offrent une vision détaillée des habitudes alimentaires diversifiées de ces chasseurs-cueilleurs, ajoutant une nouvelle dimension à notre compréhension de leur mode de vie.
IV. La philosophie archéologique de la connexion homme-ADN-artefact :
Anders Götherström, co-auteur de l’étude, souligne l’aspect philosophique de la recherche archéologique. Les gommes à mâcher deviennent des artefacts qui témoignent de la connexion intime entre l’homme, son ADN et les objets qu’il utilise. L’empreinte dentaire dans ces chewing-gums anciens devient ainsi un lien tangible entre le passé et le présent pour les archéologues.
Les gommes à mâcher préhistoriques de Suède offrent bien plus que des fragments mastiqués. Elles sont des portails vers un passé lointain, révélant des détails sur la vie quotidienne, la santé buccale et le régime alimentaire des adolescents de l’âge de pierre. Ces découvertes soulignent l’importance des petits objets dans la compréhension de notre histoire et mettent en lumière la richesse infinie que peuvent offrir même les artefacts en apparence modestes.
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