Le Sri Lanka a récemment fait l’objet d’une attention internationale en adoptant une loi draconienne imposant des peines de prison considérables aux utilisateurs de réseaux sociaux. Cette mesure, qui prétend lutter contre les publications jugées fausses ou menaçantes pour la sécurité nationale, suscite des critiques sévères de l’opposition politique et d’organisations internationales, tandis que le gouvernement affirme qu’elle vise à mettre fin aux escroqueries en ligne et au harcèlement.
I. Le contexte politique :
L’adoption de cette loi intervient dans un contexte politique tendu alors que le Sri Lanka se prépare à des élections présidentielles cette année. L’opposition dénonce ces mesures comme une tentative de réduire la dissidence, rappelant le rôle crucial des médias sociaux lors des manifestations de 2022 qui ont conduit à la démission du président de l’époque.
II. Les réactions de l’industrie technologique :
Des entreprises de renommée mondiale, regroupées au sein de l’Asia Internet Coalition, dont Apple, Google, Yahoo, Meta et X, ont émis des avertissements clairs quant à l’impact négatif de cette loi sur la croissance potentielle et les investissements étrangers dans l’économie numérique du Sri Lanka.
III. Objectif déclaré du gouvernement :
Le ministre de la Sécurité publique, Tiran Alles, nie que la loi vise à réprimer la dissidence. Selon lui, elle a pour objectif de mettre fin aux escroqueries en ligne et au harcèlement. Cependant, ces affirmations sont remises en question par les critiques, qui considèrent cette législation comme oppressive.
IV. Sanctions sévères pour les dirigeants de plateformes de médias sociaux :
La nouvelle loi prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans pour les dirigeants de plateformes de médias sociaux qui refusent de divulguer les détails des utilisateurs accusés de publications illégales. Cette mesure soulève des préoccupations quant à la protection de la vie privée et de la liberté d’expression.
V. Interdiction des comptes anonymes et parodiques :
La loi rend également illégaux les comptes anonymes ou parodiques sur les réseaux sociaux, restreignant davantage la liberté d’expression en ligne. Les utilisateurs postant depuis l’extérieur du Sri Lanka sont également susceptibles de faire l’objet de poursuites, soulignant la portée extraterritoriale de cette législation.
La controverse entourant cette nouvelle loi au Sri Lanka souligne les tensions persistantes entre la préservation de la sécurité nationale, la liberté d’expression et la protection de la vie privée en ligne. Alors que le gouvernement insiste sur la nécessité de lutter contre les abus, les critiques appellent à une révision urgente de cette législation pour garantir le respect des droits fondamentaux.
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