La dysmorphie financière est un phénomène récent, encore peu connu, qui décrit un désalignement entre la perception qu’une personne a de ses finances et la réalité de sa situation économique. Mais pourquoi ?
Après des termes comme le « doomspending » (dépenses excessives par anxiété) ou le « loud budgeting » (afficher publiquement une gestion stricte de son budget), la dysmorphie financière souligne un sentiment d’insécurité face à l’argent, même lorsque les comptes sont en bonne santé.
Une anxiété financière irrationnelle
Ce trouble, bien que non reconnu médicalement, gagne en visibilité. Celui-ci se manifeste par une inquiétude excessive à propos de ses finances, malgré des épargnes solides. Selon une étude récente, environ 41 % des milléniaux et 43 % des membres de la génération Z déclarent ressentir une anxiété financière persistante, alors que la situation de leurs comptes est souvent bien meilleure que ce qu’ils imaginent. En comparaison, seulement 25 % de la génération X et 14 % des baby-boomers rapportent une telle angoisse face à leurs finances, ce qui suggère une évolution générationnelle dans la gestion de l’argent et les préoccupations associées.
Des épargnes solides, mais une peur d’en manquer
Un tiers des personnes touchées par la dysmorphie financière indiquent avoir plus de 10 000 $ d’économies, et 23 % déclarent avoir mis de côté plus de 30 000 $. Pourtant, ces montants n’apaisent pas leur angoisse, ce qui montre que l’accumulation de richesse ne suffit pas à diminuer cette peur irrationnelle. Cette anxiété financière semble être exacerbée par une société marquée par l’incertitude économique, l’augmentation du coût de la vie, et l’omniprésence des réseaux sociaux, où les comparaisons financières sont inévitables.
L’influence des réseaux sociaux et de l’économie
Les jeunes générations sont davantage exposées à des messages contradictoires : d’un côté, l’incitation à profiter de l’instant présent avec des voyages ou des expériences coûteuses ; de l’autre, la pression pour économiser et planifier l’avenir. Les réseaux sociaux renforcent cette tension en amplifiant les comparaisons sociales, créant une illusion selon laquelle tout le monde est plus riche ou dépense plus judicieusement.
Comment surmonter cette dysmorphie ?
Prendre conscience de ce décalage entre perception et réalité est une première étape. Il est recommandé d’adopter une approche plus lucide de ses finances en gardant une trace de ses dépenses réelles et en établissant des objectifs financiers réalistes. Le soutien d’un conseiller financier ou l’usage d’outils de gestion budgétaire peut également aider à restaurer une relation plus saine avec l’argent.
